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« Salut ! Ça va ? Oui, toi ? Oui. »

Martine Lavallée

Martine Lavallée

Martine vous partage ses connaissances en matière de mieux-être global, ses réflexions et ses façons d'ajouter du zen dans le quotidien !

Six mots vides de sens

Le « Ça va ? », cette question utilisée abusivement de nos jours, ne sert souvent que de formule de politesse lorsqu’on rencontre quelqu’un. J’avais envie de m’y attarder parce que je m’intéresse à tous ces automatismes qu’on fait ou qu’on dit sans trop…savoir pourquoi ! J’essaie de me défaire le plus possible de ces habitudes automatiques, alors je les regarde de plus près.

Différentes formules

« Ça va ? » suppose déjà que ça va bien. C’est un ordre déguisé en question. On s’attend à une réponse positive pour passer rapidement à autre chose. Si notre interlocuteur nous donne une réponse négative, il y a assurément un malaise. Le sous-entendu du « Ça va ? » est « Dis-moi que ça va bien. ». Même lorsqu’on demande à une personne qui a l’air de filer un mauvais coton si « Ça va ? » avec un air concerné au visage, on souhaite intérieurement que cette personne nous réponde oui.

Avec les « Est-ce que ça va ? » ou « Ça va bien ? », c’est la même chose. On suggère la réponse que l’on souhaite avoir dans la question. Ça amène l’interlocuteur à se sentir obligé de répondre oui, même s’il ressent le contraire. 

Le « Comment vas-tu ? », quant à lui, te donne le choix, mais suggère quand même une réponse courte. Bien ou mal, pas de nuances. On ne veut pas s’éterniser sur la question. Comme interlocuteur, on sait que si on répond « mal », on risque de se faire demander pourquoi ou encore de créer un malaise. De toutes façons, on répond souvent « bien » à la question du tac au tac sans vraiment prendre le temps de se poser la question à soi-même avant d’y répondre.

Un mauvais choix de verbe

 « Comment vas-tu ? », du verbe « aller », qui est un verbe d’action. C’est l’action de se rendre quelque part. « Comment » parle d’un moyen. On pourrait donc traduire « Comment vas-tu ? » par « Comment tu y arrives là où tu t’en vas ? ». La réponse pourrait aussi bien être à pied, en voiture ou même à cheval ! Cela dépend en fait, d’où la personne s’en va et de quel est son objectif, lesquelles données ne sont pas précisées dans la question.

        Lorsqu’on demande « Comment ça va ? », on fait plutôt référence à l’état intérieur de la personne, à comment elle se sent. La meilleure formule serait donc « Comment te sens-tu ? ». À ce moment, la personne serait peut-être plus encline à fournir une réponse honnête. Mais…

Est-ce que je veux vraiment savoir ?

Avant de poser la question de façon automatique, je devrais faire un court examen intérieur à savoir :

  1. Est-ce que ça m’intéresse vraiment ? Est-ce que j’ai un réel intérêt envers comment la personne en face de moi se sent ou c’est pour « faire gentil ». Si la question n’est pas sincère, mieux vaut ne pas la poser.
  2. Est-ce que j’ai le temps de l’écouter ? Lorsque la question est posée comme formule de politesse, on s’attend à ce que la personne réponde à la positive et puis c’est tout. La négative crée souvent un malaise, car on se sent obligé de demander pourquoi. Qu’est-ce qu’on répond à un « non » ? Ça me ramène au point un : est-ce que je voulais vraiment savoir ? Et si mon interlocuteur répond par la négative et que je ne lui demande pas ce qui ne va pas, c’est comme lui dire « Ça ne m’intéressait pas finalement. », ce qui n’est pas très sympathique ! Lorsque je demande à une personne comment elle va, je dois donc m’assurer d’avoir le temps, au cas où la réponse serait plus élaborée qu’un oui ou un non.
  3. Est-ce que je suis prête à entendre la réponse ? On n’a pas de moyen de savoir hors de tout doute ce que la personne nous répondra. Il y a un dicton qui dit : ne pose pas de question dont tu ne veux pas avoir la réponse. C’est simple. Il y a des gens qui n’ont aucune gêne à se confier, même à des inconnus. On peut être surpris de certaines confidences qu’on aurait préféré ne pas recevoir. Si la question est déjà posée, il est trop tard, le meilleur est d’assumer sa bourde.  

Si on pense « non », pourquoi on dit « oui » ?

Avez-vous déjà répondu « oui » à la question quand, au fond de vous, vous n’alliez pas bien ? Bien sûr ! Voici quelques causes possibles :

  1. Vous n’avez pas envie d’en parler à la personne qui vous pose la question, ce qui est tout à fait légitime. Vous êtes en droit de vous confier à qui vous voulez.
  2. Vous n’avez pas envie d’en parler tout court en ce moment. Dire « oui » est un mensonge, mais ça vous évite d’avoir à vous expliquer.
  3. Vous avez peur de la réaction de l’autre personne. Va-t-elle vous juger, vous rejeter ou encore vous prendre en pitié ? Va-t-elle divulguer votre confidence ? Il y a un paquet de peurs reliées au fait de se confier, notamment induites par une blessure de trahison, ce qui me ramène au point un et à l’importance de se confier à une personne de confiance. 
  4. Vous avez peur de déranger. Plusieurs personnes ne veulent pas déranger les autres avec leurs « lamentations ». Si c’est le cas, demandez-vous si vous trouver ça lourd, vous, d’entendre les plaintes des autres, car il se peut que vous projetiez votre propre jugement sur les autres.

Il faut se donner de l’importance et se donner le droit de s’exprimer à propos de ce qui ne va pas. C’est parfois inconfortable, certes, mais ça soulage !

Soyons authentiques !

Je prône l’authenticité dans les relations et, pour ma part, je crois que rien ne ne se dit pas, tout est dans la façon de le faire. Voici donc quelques conseils de mon cru pour rester authentique dans cette formule de politesse.

  1. Ne posez pas de questions auxquelles vous ne voulez pas de réponse honnête. Ne posez pas non plus de questions si vous n’avez pas de temps devant vous. Contentez-vous de saluer la personne, sans lui demander comment elle va. Vous verrez que ce n’est pas évident de se défaire de cette habitude !
  2. Si vous avez envie de donner une réponse honnête à la question, écoutez-vous et allez-y ! Si la personne n’était pas sincère dans sa question, elle se contentera peut-être de vous saluer seulement la prochaine fois !
  3. Si vous doutez de la sincérité d’une personne qui vous pose la question, vous pouvez lui demander si elle veut vraiment savoir ou encore si elle a du temps pour vous devant elle en ce moment. 
  4. Si vous doutez de la discrétion d’une personne, demandez-lui d’abord si elle peut garder ça pour elle. Parfois, on prend pour acquis que ce qu’on dit est un « secret » sans toutefois le préciser. Cela ne vous met pas à l’abri d’une trahison, mais le risque en est réduit. 
  5. Pour faire suite au point quatre, si la personne a déjà trahi votre confiance, laissez-lui savoir poliment. Dîtes-lui que vous ne lui en voulez pas (si c’est sincère bien sûr), mais que dorénavant, vous préférez ne pas vous confier à elle. Le but de cette démarche n’est pas de faire sentir l’autre coupable, mais vous pourriez être surpris de ce qui ressortira de cette conversation. Si vous n’exprimez pas votre ressenti (par exemple, la déception) à ce propos, ce non-dit pourra non seulement entretenir le ressentiment chez vous, mais aussi affecter la relation. S’exprimer, même si c’est difficile, c’est prendre soin de soi et de la relation.
  6. Si vous n’avez pas envie d’en parler, respectez-vous, mais inutile de mentir. Je vous propose quelques formules que vous pourrez vous approprier. « Je n’ai pas envie d’en parler. » est simple et ça dit tout. Vous n’avez pas besoin de vous justifier. Vous pouvez rester vague : « Ça pourrait être mieux. » ou « Ça pourrait être pire. » en sont des exemples. « Généralement bien. » veut dire que la plupart des sphères de la vie vont bien, qu’il y a quelques anicroches, mais ça n’ouvre pas la porte à l’élaboration. « Bonne question, je vais y penser. » est ma préférée parce qu’il faut un minimum d’introspection pour réellement savoir comment on se sent.  

Alors, je vous pose la question en toute sincérité. Comment vous sentez-vous en ce moment ?

Je vous dis à bientôt et...

Santé-vous bien !

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